Allaitement: mon expérience...

EDIT: C'est Mère Bordel qui m'a donné envie d'écrire ce post... Mère Bordel est en écriture de son 3ème livre sur l'allaitement. J'ai répondu sur son blog aux quelques questions et m'en suis inspiré...

J'avais entendu tout et rien mais surtout des choses qui ne donnaient pas franchement envie : ça fait mal, c’est difficile. Certaines femmes s’entêtent même, et continuent à nourrir leur enfant au sein malgré les crevasses et les saignements. Mères courage !

Moi, j'avais le sentiment que l'allaitement devait se faire naturellement, simplement. Sans se prendre la tête et surtout sans souffrance. Cela devait être un plaisir partagé avec mon bébé… Alors si ça marchait ce serait super, sinon tant pis, je passerai au biberon.

A la naissance de mon 1er crapaud, le démarrage s'est fait assez simplement. Malgré une césarienne, la montée de lait a bien eu lieu, juste comme il faut, au bout de 48h. Mes seins étaient gonflés mais pas franchement douloureux. Aucun souci malgré un téton ombiliqué au sein gauche. La sage-femme m'avait conseillé de mettre un bout de sein en silicone pour aider mon Minou à prendre le téton. Mon sein droit lui était pourvu d’un beau et gros téton que Minou arrivait à choper sans problème. Evidemment, les 1ères tétées ont été douloureuses mais avec une bonne position et la crème à la Lanoline, c’était franchement supportable.

Puis, au fil du temps, les nuits sans sommeil aidant, nous avons laissé tomber le bout de sein en silicone - vraiment trop contraignant. Il fallait le laver à l’eau savonneuse après chaque tétée, le faire sécher, le trimballer partout… et puis dans la nuit, l'installation n'était pas évidente.

Du coup, nous avons aussi laissé tomber le sein gauche car Minou n'arrivait pas à attraper le téton ombiliqué. La source s’est tarie petit à petit et le sein droit a pris le relais en produisant suffisamment pour 2.  Il a exclusivement nourrit Minou pendant 3 mois. La nature est bien faite ! Mais fallait voir la différence de taille entre mes 2 nichons: à gauche nous avions un petit B, à droite un magnifique D. Enfin, je ne le saurai jamais exactement car je n’ai pas réussi à trouver de soutien-gorge à double taille.

C'était cool! On a vraiment kiffé cette période lui et moi. Sauf quand il sautait une tété la nuit. Ben oui, comme je n'avais plus qu'un sein qui produisait et qu'il produisait 2 fois plus, il devenait énorme et dur, et franchement j'avais super mal! J'ai bien essayé le tire-lait électrique, mais j'avais trop l'impression d'être une vache laitière...

J’ai sevré Minou au bout de 3 mois et j'étais même contente de le faire. Il n’a jamais refusé le biberon et je n’ai rencontré aucun problème.

Mon 2ème en revanche, je l'ai sevré à contrecœur. Dès sa naissance, je ne l’ai allaité qu’avec mon sein droit. Pas envie du bout de sein, je savais que je laisserai tomber le sein gauche aussitôt rentrés à la maison. Mais c’était compliqué : mon sein produisait énormément et chaque fois que Biquet tétait, un gé de lait lui giclait dans la gorge, trop de pression. On aurait dit un geyser. Du coup, il faisait des fausses routes et s'énervait très fort.

Alors, au bout d’un mois et demi, je l’ai sevré, l’âme en peine. Il le fallait de toute façon puisque j’ai repris le boulot très vite, trop vite. Et je n’ai pas du tout envisagé tirer mon lait au boulot… personne n’aurait compris.

J'en ai énormément voulu à je-ne-sais-qui au sujet des lois qui régissent la maternité en France. Comment peut-on imposer à une maman de laisser son bébé au bout de 2 mois et demi? C'est inhumain, il était si petit. J'en ai encore le cœur déchiré et je me sens terriblement frustrée…